Sans rien dire,
Tu es partie un jour.
Sans sourire,
Sans faire demi-tour.
Chez les soeurs du pensionnat d'à-côté.
Les jours passaient,
Guettant la fenêtre
Mes yeux pleuraient
Ne voulant plus être.
Comme un boulet tu m'as déposée,
Chez les soeurs du pensionnat d'à-côté.
Aux escaliers,
Je me suis accrochée.
Sur le palier,
Je me suis épanchée.
Comme un déchet tu m'as déposée,
Chez les soeurs du pensionnat d'à-côté.
La nuit passa
Samedi, elle viendra !
Pour sa Lydia
Ou alors mon papa.
Samedi, le parloir,
Nez à la fenêtre,
Il me semble te voir
Et te reconnaître.
Je tape aux carreaux,
Puis tu te retournes,
Je cogne les vitraux,
Puis, tu t'en retournes.
Tu m'as sacrifiée
Tu m'as dédaignée
Tu m'as écorchée
Tu m'as crucifiée
Pour TA liberté ...
Tu m'as jetée,
Comme un paquet,
Comme un déchet,
Comme un boulet
Pour TA liberté ...
J'avais six ans
Mais j'ai compris
Que tout ce temps
Tu m'as mentie !
Depuis je sais que personne ne peut aimer
Une Lili qui a été abandonnée, placée, oubliée !