A MON PERE
Une jolie carte postale,
A la façon d'un triptyque,
Où trois petits chats étalent,
Une laine synthétique.
Ces adorables vandales,
Tirent de façon frénétique,
Amusante et triomphale,
Sur cette boule magique.
Au fil de ses trois volets,
Une phrase réconfortante,
Construite de mots simplets,
Une phrase aimante.
Prompte guérison Papa,
Reviens vite parmi nous.
Vers moi sa tête tourna ;
Pleine de larmes sur ses joues !
J'avais dix ans mais j'ai compris
Dans ses grands yeux c'était écrit,
Je vais partir loin ma Lili,
Ils m'attendent au Paradis.
Une jolie carte postale,
Que je croyais magique,
Avant que le rideau fatal
Tombe de façon tragique.
Devant mon visage pâle,
L'infirmière pronostique :
Un arrêt respiratoire total !
Et me sortit de façon drastique.
J'ai tempêté, j'ai crié,
J'ai dit "non ce n'est pas vrai"
Ils ont voulu m'éloigner,
Ils n'ont eu aucun succès.
Si mon père avait pleuré,
C'est qu'il savait désormais,
Que je serais condamnée,
Emprisonnée sans délai.
J'avais dix ans et j'ai compris,
Que les luttes seraient ma vie,
Que de force j'étais nantie,
Que mon courage serait requis.
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Je suis donc repartie, moi et ma carte avec les trois petits chats !
C'était en février 1966